Christian Tissier Shihan est largement considéré comme le pratiquant d’Aïkido non-japonais le plus expérimenté et le plus influent en activité aujourd’hui. Depuis son retour de ses années de formation au Japon, il a publié de nombreux ouvrages techniques qui ont façonné des générations de pratiquants.
Son tout premier livre est paru en 1981 — par coïncidence, l’année de ma naissance. Lorsque j’ai commencé la pratique de l’Aïkido, j’ai immédiatement collectionné toutes ses publications. Je les ai lues d’innombrables fois, non seulement pour en étudier les explications techniques, mais aussi pour m’imprégner des éléments culturels et historiques sur le Japon que Tissier Sensei y intégrait. Je dis souvent que ses ouvrages ont été l’un des facteurs décisifs qui m’ont inspiré à m’installer au Japon et à m’entraîner au Hombu Dojo de l’Aïkikai, cherchant en quelque sorte à suivre la voie qu’il avait tracée avant moi. À cette époque, je n’aurais jamais imaginé qu’un jour, je serais invité à contribuer à l’un de ses livres.
Il y a plusieurs années, Tissier Shihan m’a contacté au sujet de son projet de publier un nouvel ouvrage — son premier depuis plus de dix ans. À ma grande surprise, il m’a demandé si j’accepterais d’écrire les sections consacrées à l’histoire de l’Aïkido. J’ai fait de mon mieux pour garder mon calme au téléphone, mais intérieurement, j’étais submergé à la fois d’enthousiasme et d’appréhension. J’ai évidemment accepté immédiatement, mais dès que j’ai raccroché, le poids de la tâche m’est apparu clairement. Je me suis néanmoins lancé sans attendre dans l’écriture, la révision et l’élaboration des textes sous sa direction. Au cours des mois et des années qui ont suivi, nous avons eu d’innombrables échanges — par téléphone, ou en personne lorsque l’un de nous se trouvait en France ou au Japon — afin d’affiner le ton et la perspective des sections historiques, et de veiller à ce qu’elles s’intègrent harmonieusement avec les parties techniques et biographiques du livre.
Ce nouveau volume se veut l’aboutissement de plusieurs décennies de travail de Tissier Shihan. Il retrace son parcours, met en lumière sa pratique actuelle et rend hommage aux personnes qui ont joué un rôle essentiel à ses côtés. L’ouvrage présente également les portraits de nombreux maîtres d’Aïkido parmi les plus influents au monde. J’ai l’immense honneur de figurer dans ce cercle, aux côtés de mes amis Fabrice Croizé et Hélène Doué, avec qui j’ai reçu la promotion au 6e dan lors du Kagamibiraki de cette année.
Le projet n’a pas été sans difficultés, notamment parce qu’une grande partie du travail a dû être réalisée en pleine pandémie mondiale. Mais le résultat final est véritablement exceptionnel : une édition bilingue richement illustrée (français et anglais), présentée sous la forme d’un élégant volume relié, protégé par un étui cartonné. Le livre peut être commandé directement auprès de l’éditeur à ce lien.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le parcours extraordinaire de Tissier Shihan, je recommande également la lecture de la biographie détaillée que j’ai rédigée ici, ainsi que l’entretien que j’ai réalisé avec lui dans son dojo à Paris. Ces deux ressources apportent un éclairage supplémentaire sur la carrière remarquable d’un homme qui a tant contribué à façonner le paysage mondial de l’Aïkido.
