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Honnêteté intellectuelle et traduction du Japonais

J'ai récemment publié un article pour Aikido Journal dans lequel je présente des preuves qui démontrent que contrairement à ce que M. André Cognard a dit et écrit par le passé, son professeur, Kobayashi Hirokazu, n’était pas un maître de Daito-ryu Aiki-jujutsu, et qu'il n'avait jamais eu de rôle dans le Daito-ryu du Kansai, ni d'ailleurs. M. Cognard a répondu publiquement qu'il avait été convaincu par les preuves que j'avais présentées et qu'il s'était rendu compte que ses affirmations étaient erronées.

Honnêteté intellectuelle et traduction du Japonais

Les budo n'ont pas comme vocation première d’être efficaces en combat réel

Le mot budo est omniprésent dans la culture populaire et on peut dire, aux côtés des mots sushi, karaoké, bonsai et manga, qu'il figure parmi les mieux exportés de l’archipel. Il est cependant l'un des plus mal compris, en particulier par les budoka eux-mêmes. Je voudrais expliquer l’origine de ce terme, mais surtout en décrire les contradictions intrinsèques, principalement dues aux fait qu'ils utilisent l’étude de des techniques de guerre anciennes dans un but beaucoup plus large de l’éducation et du developpement personnel. À défaut de résoudre ces contradictions, je voudrais enfin proposer des pistes pour apprendre à les embrasser, afin de tirer le maximum de la pratique des budo dans leur forme actuelle.

Les budo n'ont pas comme vocation première d’être efficaces en combat réel

Le guide pratique pour les femmes au Hombu Dojo

En février et Mars 2016, j'ai voyagé au Japon pour la première fois. Mon but principal était avant tout de m'entraîner le plus possible au Hombu Dojo pendant un mois et demi. Inspirée par une des jeunes ceintures noires de mon Dojo en Suisse, j'avais commencé à planifier mon voyage en 2015. Durant ma phase préparatoire (mais aussi pendant mon séjour à Tokyo), j'ai souvent consulté le site de Guillaume Erard sur la pratique au Japon. Pour tout ce qui concernait l'information sur le logement, l'inscription et le comportement requis au Hombu Dojo et dans ses alentours, le site s'avérait être un vrai trésor !

Le guide pratique pour les femmes au Hombu Dojo

Un manga sur O Sensei : Ueshiba Morihei Monogatari

Je parlais récemment de la publication d'une nouvelle bande dessinée sur la vie de Ueshiba Morihei et j'en saluais les qualités graphiques tout en en déplorant les inexactitudes historiques, en dépit du fait que l’auteur ait pris la peine de s'assurer d'une relecture par un correcteur officiel. Suite à cette lecture, je me suis demandé s'il existait des équivalents au Japon et je suis tombé sur un manga intitulé « Gekiga aikido kaiso Ueshiba Morihei monogatari » (植芝盛平物語, Roman graphique de l’épopée de Ueshiba Morihei) par Yamaoka Asa, un auteur que je ne connaissais pas et dont je n'ai pu trouver d'autres œuvres.

Un manga sur O Sensei : Ueshiba Morihei Monogatari

Comment améliorer la qualités de nos écrits sur l'Aikido ?

Cela fait quelques temps que je m'interroge au sujet de la pertinence d'une grande partie des informations qui circulent au sujet de l’aïkido et d'O Sensei. La recherche de l'Aiki occupe une très grande partie de mon temps et elle est la raison de mon installation au Japon il y a plus de six ans. Plus je parle aux maîtres, plus j'en apprends sur le Japon, sa langue, et sa culture, et plus je m’aperçois que ce qui circule dans l'aikidosphère francophone pourrait être de bien meilleure qualité, tant techniquement qu'historiquement. Je voudrais dire tout de suite que je ne suis pas un réfractaire de l'Internet, car la plus grande partie de mon activité utilise d'ailleurs ce média. On pense même souvent à tort qu'une publication papier est plus fiable qu'une publication sur Internet, mais je sais pour avoir moi-même écrit dans certains magazines papier qu'en réalité, ils ne bénéficient souvent que de très peu de travail éditorial supplémentaire par rapport au support web, et on peut donc y lire, comme sur Internet, tout et son contraire.

Comment améliorer la qualités de nos écrits sur l'Aikido ?

L'origine et les enjeux de la pratique solitaire en Aikido

Dans mon article précédent, je discutais du fait que nous autres aikidoka, passons le plus clair de notre temps à pratiquer à deux dans le cadre du katageiko.[1] Il n'est donc pas illogique de penser que dans ce contexte, l'aspect social et le collectif soient totalement indissociables de la pratique et de ses considérations purement techniques. Pourtant, si on change pendant un instant de référentiel, et que l'on se met dans la peau d'un footballeur par exemple, celui-ci, nous voyant évoluer sur un tatami, aura tôt fait de classer notre activité en tant que sport « individuel ». On peut donc se demander quelle est la part du collectif et quelle est la part de l'individuel dans notre pratique de l'aikido, et surtout, s'il ne serait pas désirable de développer plus avant une pratique solitaire, comme c'est le cas dans d'autres disciplines telles que les arts chinois ou même certains budo modernes comme le karaté. Évidemment, pour répondre à cette question, il faut d'abord chercher à savoir si l'aikido contient des éléments de pratique individuelle, décider de ce que l'on cherche à développer au sein d'une telle pratique, et enfin, évaluer si c'est la meilleure façon d'acquérir ces qualités qui nous manquent. Afin de m'aider à ajouter de la substance à cet article, Ellis Amdur,[2] auteur célèbre et Shihan dans deux koryu, le Toda-ha Buko-ryu et l'Araki-ryu, m'a fait l'amitié de m'autoriser à citer des éléments provenant de certaines de nos discussions privées au sujet du budo. Par souci de clarté, ses dires seront toujours explicitement présentés afin de les différencier de mes propres interprétations.

L'origine et les enjeux de la pratique solitaire en Aikido

Le katageiko, une coopération nécessaire entre uke et tori

Alors que d'autres arts martiaux font la part belle au développement solitaire de la forme et des qualités physiques via le kata et les suburi, l'aïkido a cela de particulier qu'il se pratique presque exclusivement à deux. Cela veut dire que l'essentiel de l'apprentissage est dépendant de la bonne volonté d'un partenaire (uke) qui veuille bien mettre son corps à notre disposition afin de faciliter notre progression. Ce qui est encore plus particulier à l'aïkido est le fait que même lorsque l'on se trouve dans le rôle de uke, on reste bel et bien dans un processus d'apprentissage. En fait, et comme nous allons le voir, c'est vraiment dans ce rôle que la majeure partie de l'apprentissage se fait. Ceci conduit malheureusement à un certain nombre d'incompréhensions, d'abord à cause de cette espèce d'antonymie de l'adversaire-partenaire, mais aussi parce que les règles de l'étiquette sous-tendent tout cet apprentissage et brouillent par conséquent encore un peu plus les pistes. Globalement, il me parait donc nécessaire d'effectuer un recadrage sur les paramètres de cette relation entre uke et tori en aïkido.

Le katageiko, une coopération nécessaire entre uke et tori

Quelle est la pertinence du Hombu Dojo dans la pratique actuelle de l'Aïkido et pourquoi y aller ?

Un demi-siècle après la mort de son fondateur O Senseï Ueshiba Moriheï, l'Aïkido a pris une ampleur que le patriarche aurait eu du mal à imaginer, non seulement en termes de nombre de pratiquants et de pays dans lesquels l'Aïkido a pris pied, mais aussi en termes de l'influence que le message intrinsèque de cet art martial venu du Japon a eu sur l'inconscient collectif mondial. Pourtant, et c'est inévitable, le nombre d'élèves directs de O Senseï se réduit de jour en jour. À l'inverse, de nombreux experts non japonais ont une ancienneté équivalente à celle de beaucoup de maîtres Japonais. Certains d'entre eux se sont formés au Hombu Dojo[1][2], alors que d'autres n'ont jamais foulé un tatami japonais.

Quelle est la pertinence du Hombu Dojo dans la pratique actuelle de l'Aïkido et pourquoi y aller ?

Le lien entre la cérémonie du thé et ma pratique des arts martiaux

En surface, la cérémonie du thé semble se résumer à un ensemble de règles ; il existe des règles sur la façon de marcher, de s'asseoir, de saisir un plateau, un bol, ou une louche, de boire le thé, ou bien sur ce qu'il faut dire avant et après que le thé soit bu. L’ensemble des composants de la cérémonie apparaît comme strictement délimité, comme dans un long kata, ou une série de kata, et changeant avec les saisons et les meubles.

Le lien entre la cérémonie du thé et ma pratique des arts martiaux

Explication de la relation entre Sempai et Kohai

J'ai récemment commencé à réfléchir sur le sens et les implications de la relation entre sempai et kohai suite à une expérience un peu bizarre que j'ai eue durant un récent séjour à Tokyo. J'avais prévu d'aller boire un verre avec des vieux amis que je n'avais pas vu depuis des années, alors qu'ils étaient en séjour eux aussi dans la capitale nippone. Nous avions rendez-vous dans un bar et lorsque je suis arrivée, pendant que je saluais l'assemblée, je me retrouvai devant une femme que je n'avais rencontrée qu'une seule fois auparavant. Elle ne me serra pas la main, ni me pris dans ses bras comme nous le faisons d'habitude aux États-Unis, mais au lieu de cela, elle me fit face et s'inclina à la japonaise en disant "Je suis contente de vous revoir sempai". Pour une raison que je ne compris pas sur le moment, je trouvai son attitude très énervante et je fis de mon mieux pour éviter cette femme pendant tout le reste de la soirée. Plus tard, je me senti coupable d'avoir été si impolie, et j'essayai de réfléchir à ce qui m'avaient tant énervée sur le moment.

Explication de la relation entre Sempai et Kohai

Pas touche aux projections à distance !

Etant scientifique de formation, les démonstrations d'arts martiaux mettant en évidence les projections à distance m'ont toujours laissé dans une perplexité amusée. Là ou je ne rigole plus du tout par contre, c'est lorsque certains individus essaient de justifier l'existence d'une énergie mystique par le truchement d'une méthodologie pseudo-scientifique frauduleuse et publient leurs résultats dans un torchon non-évalué par des pairs, en espérant faire passer cela comme de la science. Ceci mis de coté, je suis récemment tombé sur un article de Niall Matthews, un élève très proche du regretté Arikawa Sadateru, qui appelait au respect des maitres qui démontrent ce genre de techniques. Connaissant les techniques très rationnelles, directes et redoutablement efficaces d'Arikawa Sensei, à l'antithèse de l'esbroufe de foire, je ne pus que me pencher sur le texte de Matthews avec attention. Je ne suis pas forcément d'accord avec la conclusion, mais ce texte est pour moi la meilleure justification que j'ai lue jusqu'ici à ce sujet. Bien entendu, l'auteur ne propose pas de justifier l'existence d'une force mystique intangible, mais par contre, il offre une perspective intéressante sur le respect quant au parcours de ces maitres et il apporte un peu de lumière sur les liens d'empathie qui doivent être en place entre maitre et élève pour permettre ce genre de performances. Je vous propose de lire ici la version traduite en Français de ce texte. Je voudrais remercier sincèrement Niall Matthews d'avoir aimablement accepté de me laisser traduire et publier ici son texte.

Pas touche aux projections à distance !

Je ne sais pas ce que c'était, mais Alan Ruddock l'avait

Cet article est la traduction d'un papier que j'ai écrit à la demande d'Ellis Amdur pour sa colonne mensuelle dans AikiWeb « It Had To Be Felt » (il fallait le ressentir). Alan Ruddock, l'un des rares étrangers à avoir été l'élève direct du fondateur de l'aikido Ueshiba Morihei. Alan est décédé de façon subite l'an dernier au terme d'une grave maladie qu'il n'avait pas cru bon de me confier, ce malgré notre solide amitié. Son décès m'a profondément affecté, au point que je ne me suis pas exprimé depuis. Je n'ai d'ailleurs même pas pu trouver la force de participer au recueil d'hommages qui fut collecté par ses élèves suite à son décès. Je le regrette aujourd'hui. Alan fut l'un des rares professeurs que j'ai considérés comme mon maître et c'est donc la demande inattendue d'Ellis qui m'a finalement permit de crever l'abcès et d'écrire au sujet de mon expérience avec lui. Je remercie donc sincèrement Ellis Amdur pour l'opportunité qu'il m'a donnée de m'exprimer au sujet de quelqu'un qui fut plus qu'un maître, un ami, et sans qui je ne ferais peut être plus d'aikido.

Je ne sais pas ce que c'était, mais Alan Ruddock l'avait

Non, la violence n'est pas en augmentation, alors que cherchez-vous dans l'Aikido?

Une étude historique des budo montre qu'ils ont moins à voir avec le bellicisme et la défense personnelle qu'avec un ptocessus d'éducation physique et mentale et ceux qui cherchent principalement l'efficacité martiale perdent à mon avis leur temps à développer des compétences largement inutiles, et vivent probablement dans une peur irrationnelle. Je voudrais étayer ces allégations avec des données et poser la question : « Quel est l'intérêt d'une pratique en vue d'obtenir une efficacité martiale au sein d'un monde en paix ? » La violence dans les sociétés humaines est sur le déclin, et ce, depuis des centaines d'années. Par conséquent, nous vivons actuellement dans la période la plus pacifique et harmonieuse que notre espèce ait jamais connue. Ce phénomène a été mis en avant dans sa forme la plus élégante et convaincante par Steven Pinker, professeur à Harvard, dans son livre « The Better Angels of our Nature ».[1] Je propose de partager quelques-unes de ses idées, les preuves les appuyant, et de discuter des implications de cette recherche sur la pratique des arts martiaux. En un mot : « Non, le monde ne devient pas de plus en plus dangereux, donc détendons-nous et apprécions les arts martiaux pour ce qu'ils sont : une habitude globalement saine et globalement obsolète. »

Non, la violence n'est pas en augmentation, alors que cherchez-vous dans l'Aikido?

À-Propos

Site officiel de Guillaume Erard, auteur, instructeur et vidéaste résident permanent au Japon - Shihan 6e Dan en Aïkido du Hombu Dojo de l'Aïkikai de Tokyo / Kyoshi 5e Dan en Daïto-ryu Aïki-jujutsu du Shikoku Hombu Dojo.

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