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Faut-il 20 ans pour obtenir Hiden Mokuroku ? – Ce n'est pas nécessairement vrai

Même si l'étendue du programme technique de certaines écoles d'arts martiaux peut être assez vaste, les pratiquants de koryu expriment souvent leur surprise quant à l'ampleur particulière de celui du Daito-ryu Aiki-jujutsu, avec pas moins de 2 884 techniques repertoriées. Nous avons récemment entrepris de mener une analyse approfondie des différents certificats du Daito-ryu et par la suite des rouleaux, et cela répresente en effet un travail considérable. On peut donc légitimement se demander comment l'école Daito-ryu Aiki-jujutsu assure la transmission efficace d'un curriculum aussi important.

Faut-il 20 ans pour obtenir Hiden Mokuroku ? – Ce n'est pas nécessairement vrai

Menkyo Kaiden et l'évolution des certificats de Daito-ryu

D ans le monde des koryu, le terme menkyo kaiden (免許皆伝) est souvent traduit comme "licence de transmission complète", où il désigne le plus haut niveau d'exposition qu'un individu peut recevoir dans une certaine tradition martiale. En pratique, le menkyo kaiden est décerné par un enseignant à un ou à un nombre limité d'élèves, signifiant que l'enseignant a enseigné tout ce qu'il sait.

Menkyo Kaiden et l'évolution des certificats de Daito-ryu

Biographie de Chiba Tsugutaka, le directeur du Daïto-ryu à Shikoku

C hiba Tsugutaka (千葉 紹隆) nait en 1931 à Ikeda dans la préfecture de Tokushima. Les conditions de vie lors de son enfance sont assez dures en raison de la guerre que le Japon mène dans le Pacifique, et à peu près toutes les ressources sont en pénurie. L'éducation qu'il reçoit porte les caractéristiques de ce contexte politique puisqu'au milieu des années 1930, les militaires prennent effectivement le contrôle du gouvernement et les écoles sont encouragées à mettre fortement l'accent sur le patriotisme. Par exemple, elles reçoivent pour instruction de conduire des seishin kunren (formation spirituelle). En effet, l'école élémentaire que fréquente le jeune Tsugutaka est rapidement transformée en kokumin gakko (école nationale) et lui-même et ses camarades sont également tenus de fréquenter une seinen gakko (école des jeunes), qui mélangent un enseignement professionnel et une formation militaire de base pour les garçons, et l’économie domestique pour les filles. Pour soutenir ce système, la lecture de manuels nationalistes tels que le « Kokutai no Hongi » (« Le vrai sens de la politique nationale ») devient obligatoire.

Biographie de Chiba Tsugutaka, le directeur du Daïto-ryu à Shikoku

Biographie de Hisa Takuma, l'héritier à la croisée des chemins entre l'Aïkido et le Daïto-ryu

H isa Takuma (久 琢磨) est né le 3 novembre 1895 à Sakihama-mura, Aki-gun, préfecture de Kochi, sur l'île de Shikoku. Il est l'unique garçon d'une famille de cinq enfants. Son père, Hisa Katsusaburo (久 克三郎) travaille comme bûcheron et sa mère, Ushi (久 丑) s'occupe des enfants. Il entre à l'école élémentaire Sakihama Jinjo en avril 1903, et c'est à cette époque qu'il commence la pratique du sumo.

Biographie de Hisa Takuma, l'héritier à la croisée des chemins entre l'Aïkido et le Daïto-ryu

Biographie de Makita Kan'ichi, le méticuleux collectionneur des techniques du Daito-ryu

J 'ai pas mal écrit au sujet des deux écoles de Daito-ryu auxquelles j'appartiens, le Takumakai d'Osaka et le Shikoku Hombu de Wakimachi. Au fil des années, chaque fois que je parlais à un instructeur de l'un ou de l'autre groupe, un nom revenait plus que tout autre, celui de Makita Kan'ichi. Bien que Makita soit mort bien avant que je commence le Daito-ryu, au fur et à mesure que mes connaissances ont augmenté à ce sujet, j'ai commencé à comprendre et apprécier le rôle central qu'il avait eu dans l'établissement de liens entre différentes écoles de Daito-ryu. Dans cet article, je voudrais présenter les informations que j'ai pu recueillir à son sujet. Ceci est à ma connaissance le seul récit de sa vie disponible en français.

Biographie de Makita Kan'ichi, le méticuleux collectionneur des techniques du Daito-ryu

Biographie de Kobayashi Kiyohiro, élève de Hisa Takuma et Ueshiba Morihei

J'ai mentionné Kobayashi Kiyohiro Sensei à plusieurs reprises dans mes articles précédents, en particulier l'influence qu'il a eue sur moi pour commencer à pratiquer le Daito-ryu aiki-jujutsu. Dans cet article, je voudrais donner plus d'informations sur lui et sur son parcours martial, car il est non seulement l'un des Daito-ryu aiki-jujutsu les plus expérimentés en activité aujourd'hui, mais il est aussi un lien vivant entre les enseignements de Daito-ryu aiki-jujutsu et ceux de l'aïkido.

Biographie de Kobayashi Kiyohiro, élève de Hisa Takuma et Ueshiba Morihei

Bulletin d'actualité du Daito-ryu Nº1

Dans cette nouvelle série, je vous propose d'étudier en détail les bulletins publiés par le Daitokan sous la direction de Takeda Tokimune sensei entre 1973 et 1991. Le but de cette série est de vous présenter l’ensemble de 68 numéros et d'essayer d’en mettre en évidence les contenus les plus notables. Les articles de cette série suivront tous la structure d’analyse suivante :

Bulletin d'actualité du Daito-ryu Nº1

Biographie de Nakatsu Heizaburo, le père du Daito-ryu aiki-jujutsu de Shikoku

Nakatsu Heizaburo (中津平三郎) est né le 1er juin 1894 à Ikeda (池田町) une ville de la préfecture de Tokushima sur l’île de Shikoku. Il fut un élève direct du maître de Daito-ryu aiki-jujutsu, Takeda Sokaku, avec qui il étudia pendant trois ans. Nakatsu Sensei est le professeur à l'origine de la lignée de Daito-ryu aiki-jujutsu de Shikoku, représentée aujourd'hui par Chiba Tsugutaka Sensei. Lors d'une visite récente chez Chiba Sensei accompagné d'Olivier Gaurin, il nous a présenté un certain nombre de documents que je n'avais jamais vus et je vous propose aujourd'hui de les étudier ensemble, ainsi que de revenir un peu sur la vie de Nakatsu Sensei et sa place dans l'histoire du Daito-ryu aiki-jujutsu.

Biographie de Nakatsu Heizaburo, le père du Daito-ryu aiki-jujutsu de Shikoku

Pourquoi les ceintures noires portent-ils le hakama ?

Cet article est une traduction d'un papier que j'ai écrit pour la newsletter du Takumakai (l'original en japonais est disponible ici). Gardez bien en tête que tout au long de l'article, mon référentiel est le Daito-ryu aiki-jujutsu, et donc les usages et règles en vigueur peuvent varier un peu par rapport à celles de l'aikido ou d'autres arts martiaux. Elles sont par contre en grande partie communes aux deux grands courants du Daito-ryu que sont le Takumakai et la branche de Takeda Tokimune sensei. L'écriture de cet article s'est révélée être un exercice particulièrement périlleux puisqu'il s'est agi de voir un peu plus clair par rapport à des préconceptions parfois erronées, tout en respectant les choix et usages propres à mon propre koryu et ce, quelque soit leur origine ou historicité. Il a également fallu opérer en dépit d'un très faible nombre de références académiques ou historiques sur lesquelles s'appuyer.

Pourquoi les ceintures noires portent-ils le hakama ?

Le Daito-ryu de Nakatsu Heizaburo

L'organisation Takumakai est le référentiel des connaissances acquises par Takuma Hisa de Takeda Sokaku. De même, Nakatsu Heizaburo (lire sa biographie ici), qui comme Hisa, a été formé au dojo du Journal Asahi à Osaka, a transmis ses connaissances techniques acquises au cours de cette période dans sa région natale de Shikoku. Nakatsu a rejoint le journal en 1930, où il a appris avec Hisa via l'enseignement de Ueshiba Morihei, puis Takeda Sokaku. Il a été nommé Représentant Instructeur (教授代理, kyoju Dairi) en 1937 par Takeda. Parce que Nakatsu était un Judoka, Takeda lui a aussi enseigné de façon privée des techniques pour vaincre un adversaire dans l'espace réduit d'un seul tatami. Nous avons interrogé Chiba Tsugutaka Shihan de Ikeda, préfecture de Tokushima, qui est connu pour être le meilleur élève de Nakatsu, et lui avons demandé de nous parler de son professeur et de ses techniques.

Le Daito-ryu de Nakatsu Heizaburo

Daito-ryu Aiki-budo (1) – Budo Guerrier

Cet article a été publié dans le numéro de novembre 1942 du magazine Shin Budo, une revue d'arts martiaux publiée brièvement au Japon pendant les années de la Seconde Guerre mondiale. L'auteur est Hisa Takuma, menkyo kaiden de Daito-ryu Aiki-jujutsu et 8e dan d'Aikido. Il  discute de la nature guerrière des budo et trace les portraits de ses deux professeurs, Ueshiba Morihei et Takeda Sokaku. Il faut noter ici que le magazine Shin Budo et son editeur, le Kokubo Budo Kyokai (国防武道協会, lit. : Association des Arts Martiaux de la Défense nationale) étaient très actifs dans la propagande pro-militaire durant la Seconde Guerre Mondiale, et cet article contient des passages très représentatifs de la ligne éditoriale du magazine. En particulier, les références à l'empereur en tant qu'être divin, la vision du Japon en tant que nation hégémonique et l'encouragement du militarisme sont particulièrement notables. Stanley Pranin avait publié une version traduite en Anglais dans le numéro 85 d'Aiki News. Ayant récemment retrouvé une copie du magazine dans une veille librairie de Tokyo, je me suis penché sur le texte original en Japonais et je vous propose ici une version française, enrichie de notes et de précisions, ainsi que des images originales. Le PDF de la version originale japonaise est disponible au téléchargement sur Patreon.

Daito-ryu Aiki-budo (1) – Budo Guerrier

À-Propos

Guillaume Erard est titulaire du titre de Shihan 6e Dan en Aïkido (Hombu Dojo de l’Aïkikaï, Tokyo) et du titre de Kyōshi 5e Dan en Daïto-ryu Aiki-jujutsu (Hombu Dojo de Shikoku). Résident permanent au Japon, il dirige un dojo d’Aïkido à Yokohama et anime régulièrement des stages internationaux. Il est docteur en biologie moléculaire et titulaire d’un Master 2 en sciences de l’éducation. Ses recherches portent notamment sur les dimensions pédagogiques et historiques de la transmission des arts martiaux japonais. Il a publié de nombreux articles dans des revues spécialisées en France et au Japon, et a collaboré à la rédaction du dernier ouvrage de Christian Tissier.

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