Le mot budo est omniprésent dans la culture populaire et on peut dire, aux côtés des mots sushi, karaoké, bonsai et manga, qu'il figure parmi les mieux exportés de l’archipel. Il est cependant l'un des plus mal compris, en particulier par les budoka eux-mêmes. Je voudrais expliquer l’origine de ce terme, mais surtout en décrire les contradictions intrinsèques, principalement dues aux fait qu'ils utilisent l’étude de des techniques de guerre anciennes dans un but beaucoup plus large de l’éducation et du developpement personnel. À défaut de résoudre ces contradictions, je voudrais enfin proposer des pistes pour apprendre à les embrasser, afin de tirer le maximum de la pratique des budo dans leur forme actuelle.
Les origines du terme budo
Le mot budo est composé de deux kanji, bu (武) et do (道). Bu veut dire martial ou guerrelire une explication détaillée du terme bu ici, et do/michi veut dire chemin ou voie. Si l'on retourne aux origines du mot do, on peut discerner un sens plus précis et pertinent. En chinois le caractère 道 (prononcé « tao ») est beaucoup moins tangible, il ne signifie pas que « chemin », il exprime une vision globale du monde et une idée d'unité. Les Japonais ont adapté le mot do dans un but plus pratique, et quand il est utilisé comme suffixe à une activité, et pas forcément une activité martiale (voir le chado 茶道), do exprime un ensemble fini de connaissances, un (long) processus de perfectionnement dans une discipline. Dans son sens large, le budo est une voie de développement personnel via l'étude de traditions et techniques prenant leur origine dans les arts de guerre des samourai (侍). Il faut d’ailleurs noter que beaucoup de koryu bugei (古流武芸, écoles d'arts martiaux anciennes), aussi appelés bugei ryuha (武芸流派, les écoles d'arts martiaux), dont sont issus les budo modernes, n’avaient pas non plus comme vocation primaire d'être des systèmes de formation à la guerre, et que c'était déjà des méthodes à but largement éducatif.
Un examen attentif des circonstances dans lesquelles le ryuha bugei sont apparus suggère fortement que ces arts n'ont jamais été conçus comme de simples outils de guerre, mais que des visions de l'art martial en tant que véhicule de l'éducation personnelle façonnent et caractérisent ce phénomène depuis sa naissance.Karl Friday - Off the Warpath: Military Science & Budo in the Evolution of Ryuha Bugei - Budo Perspectives, volume 1 (p.249-265)
Ce que l’on entend par budo « moderne »
L’origine de l’emploi du terme budo est incertaine mais il a souvent été utilisé de façon interchangeable avec le terme bujutsu (武術, techniques guerrières). Dans le cadre de cet article, je ne pense pas qu’il faille trop s’attarder sur la différence, et il convient surtout de distinguer ce que l’on appelle kobudo (古武道, budo ancien) et gendai budo (現代武道, budo moderne). Lorsque l’on parle de budo aujourd’hui dans la plupart des dojo, on parle souvent de gendai budo, qui désigne certaines disciplines créées après la restauration Meiji (明治維新, 1868) dont l'aikido (合気道), le karatédo (空手道), le judo (柔道), le kyudo (弓道), le kendo (剣道), l’iaido (居合道), etc. que l'on trouve aujourd'hui regroupés sous le simple nom budo, dont neuf au sein du Nippon Budo Kyogikai (日本武道協議会).
Ce qui lie les deux termes est le fait que les gendai budo sont des formes qui ont été créées à partir de versions modifiées des techniques plus anciennes des kobudo, en général dans le but d’en faire des moyens d'éducation. Effectivement, l’un des points communs majeurs entre toutes ces disciplines de gendai budo, est qu’elles ont été formalisées pour être introduites au sein du système éducatif japonais. C’est Kano Jigoro (嘉納 治五郎, 1860 - 1938), qui le premier a entrepris des travaux de modifications des techniques anciennes de koryu jujutsu (古流柔術), principalement celles du Tenjin Shin'yo-ryu (天神真楊流), pour les simplifier et les rendre moins dangereuses. Une des raisons principales pour laquelle il a fait cela est qu’il cherchait à faire approuver son judo Kodokan (講道館柔道) par le gouvernement japonais afin qu’il soit enseigné en milieu scolaire. Après de multiples tentatives, et de multiples changements techniques à la demande des officiels, il aboutit finalement en 1889 à rendre sa discipline apte. Il est important aussi de préciser ici que le but n'était pas du tout de se servir de techniques martiales dans un sens pratique, mais dans un contexte de l'époque du « tout occidental », de pouvoir conserver un peu de culture japonaise au sein d’un système éducatif. Ici, on parle surtout d'identité nationale en quelque sorte. La plupart des gendai budo que l’on connaît aujourd’hui ont emboîté le pas au judo à diverses périodes. Ueshiba Morihei (植芝 盛平, 1883 - 1969) a lui-même choisi quelques techniques issues du cursus de Daito-ryu aiki-jujutsu (大東流合気柔術) pour créer son aikido. Le nom fut reconnu officiellement en 1942 par le Dai Nippon Butokukai (大日本武徳会), l’organisme étatique qui gérait l'enseignement des arts martiaux dans les écoles avant la Seconde Guerre Mondiale.
Alexander Bennett discutant des origines du Dai Nippon Butokukai et des budo modernes
Le cas spécifique de l’aïkido
Le fondateur de l’aikido est souvent crédité pour sa vision révolutionnaire mais certains éléments suggèrent que les considération étiques et éducatives étaient des composantes essentielles du Daito-ryu aiki-jujutsu.
Le but du Daito-ryu est la diffusion de « l'harmonie et l'amour », garder cela à cœur permet de maintenir et réaliser la justice sociale. Ceci est la volonté de Takeda Sokaku.Takeda Tokimune - Discours rapporté par Ishibashi Yoshihisa dans 武田惣角伝 大東流合気武道百十八ヵ条 (p. 51)
Ces mots ressemblent à s'y méprendre à ceux que Ueshiba Morihei a prononcés plus tard.
L'aikido connecte le monde avec l'harmonie et l'amourDiscours de Ueshiba Morihei en voyage à Hawai le 28 février 1961.
Une idée répandue chez certains aikidoka est que Takeda Sokaku aurait été un individu sans foi ni loi, qui n'aurait eu pour seule considération que l’efficacité martiale. En réalité, étude les notes que son fils Tokimune a faites de l'enseignement de son père sont truffées de références au Bouddhisme Shingon. On notera que Ueshiba Morihei a étudié en profondeur le Bouddhisme Shingon pendant sa jeunesse, ce qui faisait probablement de lui quelqu'un de particulièrement réceptifs à de telles références faites par Sokaku. En fait, toutes les écoles de Daito-ryu aiki-jujutsu que je connais ont des règles étiques assez strictes et similaires. Celles de ma propre école de Daito-ryu sont tout à fait représentatives de celles-ci.
La chose la plus importante pour nous est de vivre avec un cœur juste. Si ce cela fait partie de notre esprit, cela se retrouvera dans notre technique. Les élèves doivent entraîner leur esprit afin de faire aboutir leur formation d’être humain. Ceci doit être le but ultime.Takeda Tokimune - Propos rapportés par Ishibashi Yoshihisa dans 武田惣角伝 大東流合気武道百十八ヵ条 (p. 13)
Un glissement moral et une instrumentalisation
Alors certes, l’introduction des budo dans les écoles a rapidement été instrumentalisée pour inculquer des valeurs militaristes allant dans le sens de la politique expansionniste du Japon au début du 20e siècle. Bien que l'aikido ait été trop retreint et trop récent pour être vraiment à la pointe de cet effort, les témoignages de cette époque suggèrent que Ueshiba Morihei avait des opinions tout à fait similaires à celles de ses pairs.
Dans son école, il [Ueshiba Morihei] prend au sérieux la nécessité de développer son art martial pour protéger la terre de l'empereur béni, pour vaincre les ennemis et pour démontrer le pouvoir de l'empereur. Hisa Takuma - Daito-ryu Aiki-budo - Shin Budo Magazine (novembre 1942)
C’est d’ailleurs à cette période que l’on a inventé (ou plutôt redécouvert) le terme de bushido (武士道) et que l’on s’est amplement servi, via l’image romancée des samourai d’antan, pour encourager un nationalisme fervent. Cependant, les techniques elles-mêmes n’avaient pas vocation à servir à faire la guerre, et l’on voulait surtout développer chez les jeunes des traits de personnalité compatibles avec l’effort de guerre. C’est d’ailleurs pour cela que les grades dan (段, rang, étape) ont été modelés sur les grades militaires, et que le côté hiérarchique et formel des dojo de gendai budo est beaucoup plus poussé que dans beaucoup de dojos de kobudo. Après la capitulation du Japon, les budo ont été une fois de plus modifiés. Pour les plus anciens comme le judo et le kendo, on est reparti sur des bases datant d’avant leur déformation par la propagande d’état, et pour les plus récents, comme l'aikido, on les a reformulés pour en faire des entités politiquement acceptables, pour l’occupant américain bien sûr, mais aussi pour les japonais eux-mêmes, car beaucoup ne voulaient plus entendre parler d'arts martiaux suite à la défaite. De ce fait, on a encore amoindri le peu de côté guerrier qui restait et renforcé encore un peu plus leur finalité comme voies de développement personnel et d'harmonisation avec les autres, et l'univers. Certains arts comme l'aikido ayant été formulés en plein milieu de la guerre, certains de ces aspects moraux ont encore plus été mis en avant. Pour l’aikido, cela fit suite à l'évolution progressive de la vision du fondateur durant le conflit, passant d’un nationalisme assez prononcé à un désir d’harmonie entre les peuples, un message facilitant de fait leur acceptabilité par la société. Le concept de bushido, lui, avait encore de beaux jours devant lui tant il servit à motiver les « corporate samurai » pour qu’ils se tuent (littéralement) à la tâche afin de reconstruire le pays. Les faits historiques montrent clairement que les gendai budo n’ont pas été conçus en priorité comme des systèmes de combat guerriers ni même de self-défense, mais en tant que des systèmes d'éducation, et que pour que cela puisse se faire, on a en fait dû retirer beaucoup de l'efficacité et de la dangerosité des techniques originelles.
Les budo japonais ont cette image tenace que la tradition est la chose la plus importante et qu'ils doivent rester tels qu'ils ont toujours été, mais en réalité, cette idée va totalement contre le concept du budo, car il a toujours eu en son cœur le changement et l’évolution.Alexander Bennett - Budo in Today's Modern World
Ce que sont les budo aujourd’hui
La mutation des budo s’est poursuivie en fonction de certains paramètres comme leur plus ou moins large diffusion, en particulier hors du Japon, la présence, ou non, de compétitions, l’apparition de lignées initiées par des élèves de leurs fondateurs, etc. Les kobudo qui ont survécu on d'ailleurs eux-même calqué leur message sur celui des gendai budo, au point même de rassembler des écoles longtemps ennemies au sein du même groupe, le Kobudo Shinkokai (古武道振興会), qui n'entretien aucune ambiguïté sur la nature culturelle de son rôle. Aujourd'hui, au Japon, si on demande à une personne pourquoi elle pratique un kobudo ou gendai budo, la probabilité est très grande pour qu'elle mentionne le ningen keisei no michi (人間形成の道, la voie du perfectionnement de l'humain), ou bien quelque chose du genre « je veux en apprendre plus au sujet de ma culture ». Cela marche au niveau de l’individu, mais c'est également dans les pamphlets de nombreuses écoles, et dans les statuts de leurs organisme de tutelle, le Kobudo Shinkokai et du Nippon Budo Kyogikai, pour les kobudo et les gendai budo, respectivement. Lorsque j'ai commencé mon étude du Daito-ryu aiki-jujutsu, j'ai d'abord été surpris de voir que la plupart de mes condisciples étaient intéressés en priorité par des considérations culturelles et de developpement personnel.
Témoignages de pratiquants de Daito-ryu Aiki-jujutsu Tokyoïtes sur les motivations derrière leur pratique.
Pour revenir aux gendai budo, des traditionalistes accusent souvent les compétitions de mener les budo à leur perte, et quand on voit la pauvreté technique du judo aujourd’hui, et l’attitude souvent navrante des judoka sur le tatami, on ne peut que leur donner raison. Les compétitions favorisent effectivement un tout petit nombre de techniques qui marchent bien dans ce contexte, et beaucoup de judoka ne voient pas l’intérêt d’étudier les techniques plus anciennes qui seraient illégales en compétition. Je me rappelle, enfant, des cours et des compétitions de judo ; nous n’étudiions qu’une partie infime du catalogue technique qui était affiché sur les murs du dojo et le but ultime était toujours la médaille. Parfois, pourtant, notre professeur organisait des stages avec des professeurs hauts gradés qui montraient des techniques avancées et je me souviens encore que nous nous demandions bien pourquoi on nous apprenait ces choses inutiles enseignées par des vieillards bedonnants avec des grades qui ne voulaient rien dire pour nous, puisqu’ils n’étaient plus représentatifs de leur aptitude à battre les autres en compétition. Cette modification des techniques en fonction des règles n’est cependant pas nouvelle. Kano Jigoro a lui-même intégré à son judo des techniques de newaza (寝技, techniques au sol) qu’il jugeait pourtant dangereuses dans la rue, afin que ses judoka ne se fassent plus battre dans le cadre compétitif par des combattants issus d’autres écoles qui avaient jusque là tendance à prendre le dessus au sol. La compétition n’est cependant pas qu’une influence négative. L’une des formes de zanshin (残心, littéralement « l'esprit qui demeure », qui désigne une vigilance de tous le instants) les plus remarquables que l’on peut voir se situe dans l’attitude stoïque de deux kendoka pendant un match. Les règles du kendo veulent que les combattant ne relâchent jamais leur zanshin, et si l’un des deux est pris à manifester la moindre émotion, soit positive, soit négative, des pénalités s’ensuivent. A l’inverse, les judoka ne ratent jamais une occasion de manifester leur manque de zanshin au cours d'explosions de joies ou de frustration lors de compétitions similaires. La compétition peut donc soit renforcer un élément martial, soit l'amoindrir.
Alexander Bennett discutant la place des budo aujourd'hui
Plus une discipline se diffuse, plus elle change et se dilue. Effectivement, c’est à la base que cette expansion se fait et mathématiquement, la proportion de pratiquants par rapport au nombre de professeurs qualifiés finit forcément par diminuer. On finit même souvent par (mal) former des professeurs à tour de bras pour satisfaire la demande, quitte à causer une inflation de grades dan. C’est pourquoi beaucoup de koryu sont restés volontairement discrets et réduits, afin de ne pas avoir à réduire les standards, le désavantage de cette approche étant que beaucoup ont disparu faute de pratiquants pour passer le flambeau à la génération suivante. C’est pour cela que je pense personnellement que le tassement des effectifs en aikido n’est pas forcément une mauvaise chose pour la discipline, car les gens finiront par avoir à se regrouper et travailler ensemble s’ils veulent pouvoir continuer à pratiquer.
Ce que l’on peut espérer développer via les budo
On l’a vu, étudier un budo dans le but exclusif d'efficacité martiale, que ce soit sur le champ de bataille, comme dans la rue, est attendre des budo qu’ils soient ce qu’ils ne sont pas. On peut donc se poser la question d'à quoi bon étudier des disciplines comme le karaté, l'aikido, ou le judo. C’est justement ici que la do prend toute sa valeur : c’est le cheminement qui compte, pas le but. Une vie passée à étudier un ou plusieurs de ces gendai budo n'est pas une vie gâchée. Les techniques ne sont que la partie superficielle des budo, et bien que leurs enseignements émergent via le perfectionnement de ces techniques, mais pas seulement, car des notions comme l'étiquette et le zanshin, le kiai (au sens où Ellis Amdur l'entend) sont tout aussi riches d’enseignement. Ils sont beaucoup plus profonds et complexes. On apprend à interagir avec d’autres et à accepter un contexte et des conventions sociales pour harmoniser les interactions, c’est le wa no budo (和の武道, budo d’harmonie). On apprend à se connaître, se contrôler, et se dépasser, c'est le ningen keisei. On apprend à se servir de son corps de façon optimum, à gérer l’espace, etc. Akuzawa Sensei parle constamment de cela lorsqu'il décrit son Aunkai Bujutsu (阿吽会武術) Le budoka apprend aussi durant sa pratique assidue les valeurs morales de respect, d'humilité, de pacifisme, via le perfectionnement d'une chorégraphie martiale ou la compétition. Par conséquent, il est très important de comprendre que l'efficacité n'est pas l'objectif premier de l'étude d'un budo, tout comme toucher la cible n’est pas le but premier du kyudo. Même dans les koryu, personne ne songerait à critiquer une démonstration de hojutsu (砲術, l’art du maniement du fusil à poudre noire) pour leur côté peu pratique en combat guerrier actuel, il devrait en être de même pour tous les autres budo, fussent-il des arts à mains nues. Pour conclure, je voudrais dire que malgré cela, les techniques enseignées dans les budo restent bien des techniques martiales et qu'elles conservent des degrés variables d'efficacité en fonction des écoles et des professeurs. Dans ma propre étude des techniques de Daito-ryu aiki-jujutsu, j’ai pu apprendre les formes originelles des techniques d'aikido que nous connaissons tous, et l’une des résultantes est une efficacité accrue. Pourtant, si l'on veut vraiment apprendre quelque chose de purement pratique, que ce soit une méthode de combat ou de self-défense, je suggérerais de se tourner vers les disciplines militaires ou policières modernes qui sont bien mieux conçues et adaptées à l'environnement actuel. Entre développement personnel et efficacité, on est libre de choisir où mettre le curseur, mais il faut toujours garder en tête que privilégier le second équivaut à nier la nature même de nos disciplines. Les budo sont des paradoxes, ils sont arts de vie ancrés dans des techniques de mort. Plutôt que de se sentir complexé par cette apparente contradiction, on devrait l’embrasser, car c’est justement le fait que nous essayions de trouver un juste équilibre entre les deux qui fait de nous des budoka.
Lectures recommandées
- Benesch, Oleg - Bushido : the creation of a martial ethic in late Meiji Japan
- Benesch, Oleg - Inventing the Way of the Samurai - Oxford University Press
- Bennett, Alexander - Bushido and the Art of Living - Japan Library
- Bennett, Alexander - Kendo - Culture of the Sword - University of California Press
- Boylan, Peter - Musings of a Budo Bum - BookBaby
- Friday, Karl - Off the Warpath: Military Science & Budo in the Evolution of Ryuha Bugei - Budo Perspectives, volume 1 (p.249-265) - Kendo World
- Gainty, Denis - Martial Arts and the Body Politic in Meiji Japan - Routledge
Merci à Jordy Delage pour son aide avec la relecture de ce texte et à Chris Li pour son complément d'informations.