L'influence des maîtres Chinois sur la technique d'O Sensei - Ce n'est pas nécessairement vrai

L'influence des maîtres Chinois sur la technique d'O Sensei - Ce n'est pas nécessairement vrai

J'ai la chance deux fois par an de pouvoir quitter Tokyo pour donner des stages dans plusieurs pays d'Europe. Outre le fait de rencontrer des gens formidables et de partager de grands moments de pratique, ces périples me permettent aussi de prendre le pouls de l'Aikido hors du Japon, en particulier puisque les gens qui viennent me rencontrer sont souvent issus de groupes et fédérations très variés. Lors de mon dernier séjour en juin, un sujet particulier est revenu régulièrement lors des discussions de l’après-stage : l'influence des arts martiaux chinois sur la technique d'O Sensei.

L'idée d'écrire un article sur le sujet s'est matérialisée lorsque j'ai entamé la lecture du livre « Le Rituel du Dragon »[1] que les pratiquants de Paris m'ont offert au terme d'un stage. Dans ce livre, Georges Charles, un des pionniers des arts martiaux chinois en France, remonte la source des arts martiaux internes chinois et questionne le pourquoi de la pratique. J'ai trouvé la lecture de cet ouvrage très intéressante mais au-delà des mérites nombreux du livre, un passage m'a surpris. Georges Charles y explique que maître Ueshiba Morihei, fondateur de l'Aikido, tiendrait sa technique incroyable et sa maîtrise du Ki, non pas de sa formation aux Budo japonais, mais à l'enseignement qu'il aurait reçu de grands maîtres Chinois. Georges Charles suggère même qu'il existe une sorte d'omerta ayant pour but de nier cet enseignement.

Fondamentalement, cette idée n'est pas nouvelle et elle est déjà apparue sous plusieurs formes, tant en France qu'outre-Atlantique, en particulier via Bruce Frantzis qui se serait entraîné au Hombu Dojo du vivant de Ueshiba Morihei entre 1967 et 1969.[2] Je pense qu'il est important de bien préciser ce dont il est question. Il ne s'agit pas d'opposer la Chine et le Japon ni de savoir si les arts martiaux japonais se sont inspirés de certains concepts chinois. C'est une évidence qu'un grand nombre d'aspects culturels, philosophiques et religieux japonais doivent beaucoup à la civilisation chinoise, arts martiaux inclus. La question soulevée par les thèses de Bruce Frantzis et Georges Charles est de savoir si Ueshiba Morihei a vraiment appris les arts martiaux Chinois, en particulier le Baguazhang, lors de ses voyages en Chine et si :

  1. ces enseignements se retrouvent dans les techniques d'Aikido de Ueshiba Morihei
  2. ces éléments ne se trouvent pas dans le ou les arts qu'il a étudiés au Japon avant ou après cela

Avant de poursuivre, je voudrais rappeler que dans tout débat épistémique, c'est la personne présentant une théorie qui a l'obligation de fournir des preuves pour soutenir ses positions, pas à la partie adverse de prouver le contraire (il est impossible de prouver un négatif). Pour caricaturer, si je vous disais qu'une fée vit au fond de mon jardin, ce ne serait pas à vous d'aller démontrer qu'elle n'y est pas, mais bien à moi de vous prouver qu'elle y est. Si je ne produisais pas de preuves, vous auriez fort raison de douter de mon histoire. La position de Bruce Frantzis et Georges Charles ne repose à ma connaissance que sur des suppositions, des corrélations faibles (même forte, une corrélation n'induit pas de causalité), et, je pense, une représentation erronée de l'histoire de l'Aikido et de celle des relations Chine-Japon au 20e siècle. En revanche, l'histoire la plus globalement acceptée (à laquelle Georges Charles s'oppose) sur l'origine des techniques de Ueshiba Morihei est supportée par un grand nombre de preuves recoupées entre elles par de nombreux chercheurs (Stanley Pranin, Peter Goldsbury, Ellis Amdur etc.). Les deux points de vue étant mutuellement exclusifs, il me semble évident que la balance penche largement en faveur de l'histoire telle qu'on la connait.

Manifestation du Ki : sur les traces d'un apprentissage Chinois

Guerre Russo-Japonaise

Ueshiba Morihei effectue son premier séjour en Mandchourie entre 1904 et 1905 en tant que fantassin. Étant donné son faible rang, la discipline stricte de l'armée, et la mentalité colonialiste des Japonais, il semble très improbable que Morihei ait eu le temps, l’opportunité, ni même l'envie d'étudier les arts Chinois durant ce séjour.[3] Il est de plus inconcevable qu'il ait pu quitter son régiment à quelque moment que ce soit. Son fils Kisshomaru a dit de Morihei qu'il n'avait aucun intérêt pour les arts martiaux Chinois et pour illustrer plus précisément l'état d'esprit de Ueshiba Morihei à l'époque, il faut se rappeler qu'il aurait dit dans les années 40 :

Le Judo est quelque chose qui vient de Chine, donc c'est sale/malhonnête ! Propos de Ueshiba Morihei rapportés par Kimura Aru[4]

Il semble aussi évident que du côté chinois, on ne devait pas se bousculer pour enseigner des techniques martiales à l'occupant, qu'il soit Russe ou Japonais. Notons que cette période est de 10 ans antérieure à la rencontre entre Ueshiba Morihei et Takeda Sokaku à Hokkaido.

Expédition aux côtés de Deguchi Onisaburo

Le 15 février 1924, Ueshiba Morihei retourne en Mandchourie, mais cette fois en tant que garde du corps du révérend Deguchi Onisaburo, meneur de la secte Omoto Kyo.[5] Étant donné l'état nomade du groupe et les fréquentes embuscades auxquelles il doivent faire face, il semble une fois de plus assez invraisemblable que Ueshiba Morihei ait eu l'opportunité et le temps d'apprendre d'un maître Chinois. De plus, le groupe de Deguchi se fait rapidement décimer par l'armée Chinoise et les survivants, dont Ueshiba et Deguchi, se font capturer le 20 juin et manquent de se faire exécuter.[5] Le groupe est rapatrié au Japon le 25 juillet 1924.[6] 

Ueshiba et Deguchi prisonniers

Deuxième et troisième depuis la gauche, Deguchi Onisaburo et Ueshiba Morihei, chaînes aux pieds attendant leur exécution.

Au sujet de cette expédition, Georges Charles écrit en page 459 :

Ueshiba rencontra plusieurs maîtres Chinois de renom qui l'initièrent à la cosmogonie taoïste et au Baguazhang (Pa Kua Chang ou « Paume des Huit Trigrammes »), qui représentait la forme la plus ésotérique des Arts du Poing de l'Interne. Georges Charles

Il ajoute aussi (page 459) :

Que ceci puisse encore étonner des pratiquants et, plus encore, des enseignants d'Aïkido est surprenant, car on s'imagine mal un passionné des Arts Chevaleresques (ou « martiaux » !) — donc du Budo ou Wu Tao — comme le Maître Ueshiba demeurer près d'un an en Chine, fût-ce en Mongolie, et passant son temps à lire paisiblement le journal ou à déambuler de maison de thé en maison de thé. Georges Charles

Je rappelle que l'on parle ici d'un séjour de cinq mois, pas un an, dans une caravane milice voyageant de l'Est de la Chine vers la Mongolie dans des conditions hostiles, et pas d'une promenade champêtre comme semble le suggérer Georges Charles. De plus, selon mes sources, le Baguazhang n’était tout simplement pas connu dans la région à l’époque.[7][8] En page 464, Georges Charles précise pourtant :

L'expédition se termina par un fiasco, mais, entre-temps, le Maître Ueshiba eut l'occasion de découvrir, et ceci au plus haut niveau, les Arts Internes Chinois. Le nom sinisé du Maître Ueshiba (Wei Qiba ou Wai Chi Pa) figure dans les archives généalogiques (Baishi) des écoles de Baguazhang des Maîtres Chou Xiang (Tchou Hsiang), YanTewa (Yen Te Hua) et Gao Yisheng (Kao I Sheng). Georges Charles

Ici, l'auteur donne des détails qu'il tient apparemment d'un certain Lee Ying Argn mais malheureusement, il ne reproduit pas lesdites archives dans son ouvrage. Encore une fois, il semble improbable que Ueshiba Morihei ait pu dédier le temps nécessaire à une telle pratique, surtout au point d'être inscrit dans les archives de ces écoles. On peut tout de même chercher un peu qui sont ces gens. Lorsque j'ai posé la question à Ellis Amdur, il m'a répondu que Gai Yisheng vivait à Tianjin, une ville située à plus de 1000 km de la Mandchourie ou de la frontière Est de la Mongolie, et qu'il n'était pas concevable que Ueshiba Morihei ait pu apprendre de lui durant ses cinq mois d'errances avec Deguchi.[7] 

Expédition en Mongolie

Expédition en Mongolie (Deguchi Onisaburo au centre, Ueshiba Morihei, deuxième depuis la droite)

D'autres sources dans les arts martiaux Chinois interrogées à ma demande par Christopher Li ont confirmé qu'en fait, les trois professeurs cités par Georges Charles sont issus de la lignée de Cheng Tinghua et qu'ils vivaient eux aussi à Tianjin.[8] Vu le climat politique de l'époque et étant donné que les membres des groupes de Baguazhang à Pékin (notamment Cheng Tinghua) étaient impliqués dans les combats contre les armées alliées dont le Japon faisait partie, il est très douteux qu'ils aient accepté un ressortissant de la force d'occupation en tant que membre officiel.[8]

Qu'en est-il de Lee Ying Argn, la source de Georges Charles ? Ellis Amdur et Mike Sigman, tous deux contactés indépendamment, brossent un portrait peu flatteur de Lee Ying Argn : un dilettante avec une réputation sulfureuse dans le milieu des arts martiaux Chinois. Selon eux, bien qu'il maîtrise certaines formes, il ne possède pas de réel lignage en Baguazhang[7][8] et aussi bien Amdur que Sigman m'ont recommandé de ne pas apporter trop de crédit à ses dires. En l'absence de preuve et avec une source si peu recommandable, on peut donc douter de l'argument de Georges Charles. Une autre source proche de cette lignée de Baguazhang, elle aussi interrogée à ma demande par Christopher Li dit n'avoir jamais vu ni Wei-Chi-Ba ni d'autres variantes de ce nom dans les tableaux de la lignée Baguazhang étant à sa disposition.[8] Selon Ellis Amdur, le Baguazhang est l'un des systèmes Chinois les plus longs et difficiles à apprendre et les marches circulaires et phénomènes compressions et torsions caractéristiques ne se retrouvent pas dans l'Aikido de Ueshiba Morihei.[10] En outre, CS Tsang, un enseignant de Baguazhang et auteur prolifique[9] a dit lorsqu'on lui a posé la question :

[Si Ueshiba avait appris le Bagua] nous devrions voir que la plupart de ses mouvements viennent du Baguazhang [...][8] CS Tsang

Nous avons donc ici un vrai spécialiste du Baguazhang expliquant qu'il ne voit pas les stigmates de sa discipline dans la forme technique de Ueshiba Morihei. Il croit d'ailleurs bon d'ajouter à sa réponse :

[...] jusqu'à présent, il n'y a aucune preuve écrite suggérant qu'il [Ueshiba] ait appris pendant sa capture en Chine.[8] CS Tsang

On voit donc que des sources plus crédibles que celle de Georges Charles, certaines issues des arts martiaux Japonais, d'autres des arts martiaux Chinois, sont unanimes : tout ceci n'est que pure spéculation.

Retour en Chine

Ueshiba Morihei effectue les trois derniers de ses cinq séjours connus en Chine en 1939, 1940, et 1942, durant l'occupation Japonaise, sous l'invitation de son élève Tomiki Kenji afin de démontrer et enseigner son art à l'Université de Kenkoku. Il n'y passe que quelques semaines à chaque fois et tant à cause de son statut d'occupant et d'expert reconnu, que du planning serré de chaque visite, il est une fois de plus difficile d'imaginer qu'il ait pu se placer sous la tutelle d'un maître Chinois durant ses séjours. Ueshiba Morihei a cependant assisté à des démonstrations d'arts martiaux Chinois, mais le seul commentaire qu'on connaisse de lui à ce sujet se trouve dans son appréciation de la technique d’épée large d'un des démonstrateurs.

Georges Charles, au sujet de cette période, mentionne les mêmes maîtres que précédemment (avec des orthographes un peu différentes) en page 459 :

Par la suite, le Maître Ueshiba retourna de nombreuses fois à l'Université de Kenkoku en Mandchourie (Mandchoukuo), et ceci jusqu'en 1942, où il occupait la fonction très honorifique d'Instructeur Impérial Principal concernant le Budo japonais. Il eut à ces diverses occasions de très nombreux contacts avec d'authentiques Maîtres chinois réputés comme Zhou Xiang (Chou Hsiang), Yan Dewa (Yen Te Hwa) et Gao Yisheng (Kao I Sheng). Georges Charles

Avoir des contacts avec des maîtres Chinois et apprendre d'eux est quelque chose de bien entendu très différent. De plus, soit Georges Charles pense que trois séjours constituent de nombreuses fois, soit il pense que Ueshiba a secrètement visité la Chine durant cette période, à l'insu de tous ses élèves et de son fils, à moins que cela ne fasse partie de la conspiration qu'il évoque dans son ouvrage (page 459) :

Malheureusement, la partie « chinoise » de l'enseignement de Maître Ueshiba a toujours été occultée, car étant liée d'une part à une « secte » mystique, l'Omotokyo du révérend Degushi [sic] et, d'autre part, non conforme à l'esprit nationaliste nippon. Il semble qu'il soit désormais temps de lever quelque peu le voile sur cet aspect jusqu'ici méconnu de son enseignement le plus mystique et le plus proche de la tradition classique chinoise. Georges Charles

Quand on connait l'histoire de l'Aikido, on peut s’étonner d'une telle phrase, car si occultation il y a eu, c'est bien l'enseignement de Takeda Sokaku qui a souffert de mise en sourdine, pas la dévotion de Ueshiba Morihei pour Deguchi Onisaburo.[5] Accessoirement, dans son livre, Georges Charles mentionne aussi le fait que le choix du nom Aikido aurait été le fruit du dernier de ces séjours (p 459) :

C'est en Mandchourie, donc en Chine, qu'en juillet 1942 le Maître Ueshiba décida définitivement de donner le nom d'Aïkido à son enseignement. La première photo avec ces trois caractères date d'août 1942, et a été prise à l'Université de Kenkoku, toujours en Mandchourie. Le Maître Ueshiba est assis, avec derrière lui Hideo Oba, et à côté du Maître Kenji Tomiki, derrière lequel se trouve un pratiquant Chinois du nom de Liu Fangong. Georges Charles

Il me semble que la photo à laquelle Georges Charles fait référence est celle reproduite ci-dessous. Ni le terme Aikido ni Aiki Budo ne s'y trouve, ce qui ne prouve pas grand-chose tant l'argument est de toute façon tiré par les cheveux. Maintenant, je peux me tromper de photo, mais j'en doute.

Tomiki et Ueshiba en Manchourie Assis devant : Tomiki Kenji et Ueshiba Morihei. Debout à droite : Oba Hideo. Photo prise en 1942 devant le Shimbuden Hall de l’Université de Kenkoku en Mandchourie

De façon plus importante, on sait que le choix du terme Aikido est le fruit d'une discussion entre Hirai Minoru et les cadres du Dai Nihon Butokukai ayant pris place en 1942 en l'absence de Ueshiba Morihei dans le but d'unifier les ju-jutsu sous une appellation commune. Ueshiba Morihei a donné son aval à l'utilisation de ce nom seulement a posteriori.

Toujours est-il que même si, une fois encore, il ne devrait pas être à la charge de ceux qui doutent des théories citées ci-dessus d'apporter des contre-arguments, je vous propose de voir dans la section qui suit l'histoire, bien Japonaise, de la technique de Ueshiba Morihei.

Le Daito-ryu Aiki-jujutsu : L'origine Japonaise des techniques de Ueshiba Morihei

L'origine des techniques de l'Aikido n'est plus un mystère que pour ceux, comme peut-être Georges Charles, qui ne désirent pas les connaître. Des gens comme Stanley Pranin, Peter Goldsbury et Ellis Amdur ont grandement contribué à améliorer notre connaissance au-delà de tout doute raisonnable, se mettant parfois en porte à faux par rapport aux choses qui avaient été publiées avant leurs travaux. Aujourd'hui pourtant, on sait que c'est un fait historique indéniable que Ueshiba Morihei a appris le Daito-ryu Aiki-jujutsu auprès de Takeda Sokaku,[11] et que le Daito-ryu constitue l'immense majorité du répertoire technique de l'Aikido.[12] Ici, contrairement à la thèse Chinoise, on a donc bien corrélation et causalité. Ellis Amdur consacre une partie importante de son dernier livre à l'étude des influences Chinoises sur Ueshiba Morihei et Takeda Sokaku et bien qu'une fois encore, le Japon ait beaucoup pris de la Chine au fil des siècles, en ce qui concerne les deux individus précités, leurs connaissances et leurs techniques ont bien comme origine la plus plausible un héritage Japonais (principalement du Sumo et de quelques techniques d'armes).[13]

En ce qui concerne ce que certains nomment la « force interne », cet enseignement était bel et bien bien présent dans le Daito-ryu Aiki-jujutsu de Takeda Sokaku puisqu'il est possible de voir dans sa lignée d'autres de ses élèves ayant atteint un niveau comparable à celui de Ueshiba Morihei tels que Sagawa Yukiyoshi et Horikawa Kodo. Selon Stanley Pranin, la pratique de Ueshiba Morihei aurait également bénéficié de certains exercices respiratoires et de méditation pratiqués à l'Omoto Kyo[3] alors qu'Ellis Amdur considère que rien de ce que faisait Ueshiba Morihei ne dépasse vraiment le cadre de ce qui peut se trouver dans le Daito-ryu.[7]

Conclusion

Encore une fois, il ne s'agit pas ici de nier l'influence qu'a eu la Chine sur énormément de la culture et de la philosophie Japonaise, arts martiaux inclus. Ueshiba Morihei a en outre certainement dans sa vie eu l'opportunité de voir de grands maîtres chinois à l'oeuvre. Ueshiba lui-même a passé son enfance dans un temple Shingon[14] (un import chinois), à étudier les classiques chinois. La philosophie de l'Aikido est imprégnée de concepts chinois, mais si on veut vraiment expliquer rationnellement la technique et la puissance d'O Sensei, l'énorme majorité des gens ayant entrepris des recherches historiques sérieuses sur le sujet s'accorde à dire qu'il n'a pas appris ces techniques en Chine, mais bien au Japon. Il est évident cependant qu'il existe quelques similitudes entre Aikido et Baguazhang, et je pense que c'est la base du raisonnement de Frantzis, mais corrélation n'induit pas causalité, et tant que les enthousiastes de la théorie Chinoise n'auront pas de preuves tangibles à apporter, on se devra de douter de leurs théories et d'accepter les faits que l’énorme travail d'historien déjà accompli a mis en évidence.

Je remercie Ellis Amdur et Christopher Li d'avoir une fois de plus bien voulu répondre à mon appel en vue de la rédaction de cet article et d'avoir sollicité leurs nombreux contacts dans les arts martiaux Chinois pour répondre à mes questions.

Références

  1. Charles, Georges - Le Rituel du Dragon - Les sources arts martiaux
  2. Frantzis, Bruce - The Power of Internal Martial Arts and Chi: Combat and Energy Secrets of Ba Gua, Tai Chi and Hsing-I
  3. Pranin, Stanley - The Elusive Chinese Influence on Aikido
  4. 木村 果 - 合気道の思い出
  5. Ueshiba, Kisshomaru - Aikido : L'oeuvre d'une vie
  6. Stevens, John - Ueshiba l'Invincible : Biographie illustrée de Morihei Ueshiba, fondateur de l'aïkido
  7. Amdur, Ellis - Communication personnelle
  8. Li, Christopher - Communication personnelle
  9. Tsang, CS - The Mysterious Power of Xingyi Quan: A Complete Guide to History, Weapons and Fighting Skills
  10. Amdur, Ellis - Discussion sur E-budo
  11. Pranin, Stanley - Morihei Ueshiba and Sokaku Takeda
  12. Driscol, John - Aikido / Daito-ryu correlation
  13. Admur, Ellis - Hidden in Plain Sight: Tracing the Roots of Ueshiba Morihei's Power
  14. Li, Christopher - Morihei Ueshiba, Bruce Frantzis and Bagua

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À-Propos

Guillaume Erard est titulaire du titre de Shihan 6e Dan en Aïkido (Hombu Dojo de l’Aïkikaï, Tokyo) et du titre de Kyōshi 5e Dan en Daïto-ryu Aiki-jujutsu (Hombu Dojo de Shikoku). Résident permanent au Japon, il dirige un dojo d’Aïkido à Yokohama et anime régulièrement des stages internationaux. Il est docteur en biologie moléculaire et titulaire d’un Master 2 en sciences de l’éducation. Ses recherches portent notamment sur les dimensions pédagogiques et historiques de la transmission des arts martiaux japonais. Il a publié de nombreux articles dans des revues spécialisées en France et au Japon, et a collaboré à la rédaction du dernier ouvrage de Christian Tissier.

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